14 août 2009
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Ceux qui n'aiment pas les Anglais vont être servis. Ils n'ont pas le beau rôle dans cette triste affaire. Certains accusent même le roi George V (le grand-père d'Elizabeth II) de s'être couvert du sang de son cousin et ami d'enfance, l'empereur de Russie Nicolas II. C'est très exagéré, voire complètement faux. En tout cas, George V ne s'est pas conduit d'une manière très honorable envers le dernier souverain russe assassiné à Ekatérinbourg en 1918.
Les cousins germains en 1913: (à gauche) l'empereur Nicolas II (1868-1918) et
George V (1865-1936): une ressemblance frappante !

En 1917, le Gouvernement provisoire russe a demandé à l'Angleterre d'accueillir la famille impériale déchue. L'Angleterre a d'abord accepté. Puis, la porte anglaise s'est refermée. Certains accusent George V d'avoir cédé à son gouvernement et à son opinion publique remontés contre les Romanov.
" Sa Majesté ne peut s'empêcher de penser, en tenant compte des dangers du voyage, mais aussi de considérations plus générales, qu'il ne serait pas raisonnable que la famille impériale soit installée dans notre pays. "
Note du secrétaire du roi George V adressée à son ministre des Affaires étrangères (mars 1917)
" Le gouvernement de Sa Majesté n'insiste pas sur son offre première d'hospitalité à la famille impériale. "
Communiqué du Foreign Office
George a abandonné Nicolas à son sort. Nicolas qui était de plus marié à la petite-fille préférée de la reine Victoria ! C'est ce qu'on reproche à George V, mais il faut relativiser. Le Gouvernement provisoire voulait voir partir Nicolas, peut-être. Mais est-ce que le "citoyen Romanov" aurait accepté de quitter son pays? Probablement pas, il avait une trop haute idée de son rôle, même après l'abdication. Il n'a jamais demandé lui-même l'asile. Je peux me tromper, mais il me semble qu'il n'a jamais émis le désir de quitter la Russie durant ces mois terribles. Son épouse et ses enfants ne pouvaient pas partir sans lui (quand on connaît leurs relations et leur amour).

Nicky (assis) et Georgie, comme les surnommaient leurs proches
George V ne s'est jamais vraiment ému du sort de ses cousins massacrés, Nicolas et Alexandra. Il prenait cela avec philosophie. Comme disait La Rochefoucauld, "on a toujours assez de grandeur d'âme pour supporter les malheurs d'autrui".
Nicolas et George étaient cousins du côté maternel:

Dagmar "Minnie" (1847-1928) et Alexandra "Alix" (1844-1925) de Danemark, devenues respectivement impératrice de Russie sous le nom de Marie Fiodorovna et reine de Grande-Bretagne. Je vous ai déjà un peu parlé de Dagmar dans "Les Russes à Nice".
Filles du roi Christian IX et de la reine Louise, surnommés à juste titre "les beaux-parents de l'Europe" (une fille en Angleterre, l'autre en Russie, un fils roi de Grèce...). Un tableau de Tuxen les représente avec leur nombreuse descendance.
Les deux soeurs étaient très proches et se sont toujours soutenues: Dagmar-Marie vivait dans ce grand pays instable, la Russie, et Alexandra, en Angleterre, devait affronter des problèmes familiaux, les frasques de son époux et l'hostilité de sa belle-mère la reine Victoria... Et les deuils, inévitables et nombreux, qui les ont touchées toutes les deux.

Dagmar la cadette (à gauche) et Alexandra l'aînée, alors princesse de Galles. Les deux soeurs s'adoraient.
Contrairement à son fils Nicolas, à sa famille et à d'autres Romanov, Marie Fiodorovna a survécu au coup d'Etat des bolchéviks. Alexandra a supplié son fils George V d'envoyer le navire de guerre Marlborough pour sauver sa soeur qui se trouvait en Crimée. Les Rouges approchaient de la Crimée, il était urgent de faire quelque chose. Marie a d'abord refusé de quitter la Russie, puis a accepté à une seule condition: que tous ceux qui le désiraient puissent monter sur le bateau avec elle. Marie Fiodorovna a quitté la Russie en avril 1919. Elle n'a jamais cru à la mort de ses deux fils (Nicolas et Michel), de sa belle-fille et de ses petits-enfants.

L'impératrice douairière Marie Fiodorovna (assise) et Alexandra, alors reine de Grande-Bretagne. Photo de 1908.
George V a aidé financièrement son auguste tante dans son exil. Mais est-ce que c'était désintéressé? Il savait que Marie-Dagmar, friande de joyaux, avait réussi à emporter de Russie une caissette de bijoux. Des dizaines de joyaux de Marie Fiodorovna se sont retrouvés immédiatement après sa mort en 1928 dans les collections de la famille royale d'Angleterre on ne sait pas trop comment et pour quelles sommes (les femmes de la maison de Windsor les portent jusqu'à nos jours).
Filles du roi Christian IX et de la reine Louise, surnommés à juste titre "les beaux-parents de l'Europe" (une fille en Angleterre, l'autre en Russie, un fils roi de Grèce...). Un tableau de Tuxen les représente avec leur nombreuse descendance.
Les deux soeurs étaient très proches et se sont toujours soutenues: Dagmar-Marie vivait dans ce grand pays instable, la Russie, et Alexandra, en Angleterre, devait affronter des problèmes familiaux, les frasques de son époux et l'hostilité de sa belle-mère la reine Victoria... Et les deuils, inévitables et nombreux, qui les ont touchées toutes les deux.

Dagmar la cadette (à gauche) et Alexandra l'aînée, alors princesse de Galles. Les deux soeurs s'adoraient.
Contrairement à son fils Nicolas, à sa famille et à d'autres Romanov, Marie Fiodorovna a survécu au coup d'Etat des bolchéviks. Alexandra a supplié son fils George V d'envoyer le navire de guerre Marlborough pour sauver sa soeur qui se trouvait en Crimée. Les Rouges approchaient de la Crimée, il était urgent de faire quelque chose. Marie a d'abord refusé de quitter la Russie, puis a accepté à une seule condition: que tous ceux qui le désiraient puissent monter sur le bateau avec elle. Marie Fiodorovna a quitté la Russie en avril 1919. Elle n'a jamais cru à la mort de ses deux fils (Nicolas et Michel), de sa belle-fille et de ses petits-enfants.

L'impératrice douairière Marie Fiodorovna (assise) et Alexandra, alors reine de Grande-Bretagne. Photo de 1908.
George V a aidé financièrement son auguste tante dans son exil. Mais est-ce que c'était désintéressé? Il savait que Marie-Dagmar, friande de joyaux, avait réussi à emporter de Russie une caissette de bijoux. Des dizaines de joyaux de Marie Fiodorovna se sont retrouvés immédiatement après sa mort en 1928 dans les collections de la famille royale d'Angleterre on ne sait pas trop comment et pour quelles sommes (les femmes de la maison de Windsor les portent jusqu'à nos jours).
Publié par LIZOTCHKA
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