"The Vladimir Tiara" comme l'appellent les Anglais: un diadème avec perles et diamants fabriqué en Russie vers 1890.
Le diadème de la grande-duchesse de Russie Marie Pavlovna, la tante du dernier tsar Nicolas II, fait aujourd'hui partie des bijoux personnels de la reine Elizabeth II de Grande-Bretagne. Sur cette photo, il est dans sa version d'origine, avec des perles.
La grande-duchesse Marie Pavlovna dite "l'aînée" (1854-1920), née Marie de Mecklembourg-Schwerin, était l'épouse du grand-duc Vladimir, le fils d'Alexandre II et frère d'Alexandre III.
Marie Pavlovna a eu beaucoup de chance au moment du coup d'Etat bolchévique (si l'exil peut être appelé une chance): elle et ses enfants ont survécu et elle a pu récupérer ses bijoux restés dans son palais de St-Pétersbourg grâce à un ami diplomate britannique. Elle est morte à Contrexéville dans les Vosges en 1920 et elle est enterrée là-bas (une rue porte son nom: "rue de la grande-duchesse Wladimir").
Marie Pavlovna a récupéré ses joyaux et elle les a légués à ses enfants. Sa fille Hélène, princesse Nicolas de Grèce, a hérité du diadème et l'a vendu à la reine Mary de Grande-Bretagne en 1921. La reine Mary (1867-1953), née princesse de Teck, l'épouse du roi George V.
Friande de bijoux, elle a bien profité du malheur des Romanov et d'autres souverains pour remplir ses écrins à moindres frais...Je vous ai aussi parlé (ici) des joyaux de l'impératrice douairière Marie Fiodorovna qui se sont retrouvés on ne sait trop comment chez Mary... Mais c'est une autre histoire !
Le diadème a été adapté à la demande de Mary pour recevoir 15 cabochons, une partie des émeraudes Cambridge. Vous pouvez voir tous les détails en agrandissant la photo sur le beau site dédié aux collections des Windsor: ici.
Elizabeth (née en 1926) a hérité du diadème à la mort de sa grand-mère Mary, en 1953. C'est l'un de ses préférés et elle le porte souvent, dans ses différentes versions: avec les perles, avec les émeraudes, et même sans rien dans les cercles.
Elizabeth a choisi ce diadème pour une photographie canadienne officielle.
A noter aussi, mais rien à voir avec les joyaux, qu'Elizabeth est mariée à un descendant des Romanov et parent proche du dernier couple impérial russe. Le duc Philip d'Edimbourg, né prince de Grèce et de Danemark, a un arbre généalogique très intéressant (plus intéressant que celui de son épouse !). Par son père, il est notamment le petit-fils de la grande-duchesse Olga Konstantinovna de Russie (1851-1926), épouse du roi Georges Ier de Grèce. Et par sa mère, il est le petit-neveu de la dernière impératrice de Russie, Alexandra Fiodorovna. L'ADN du prince Philip a d'ailleurs aidé à identifier les ossements de la famille impériale assassinée à Ekatérinbourg en 1918.
Coucou Lizotchka, je n'ai pas pu attendre et j'ai publié un petit hommage pour ton blog ici (http://muad-montages.over-blog.com/article-35488761.html).Comme je te le disais dans mon mail, j'ai craqué sur cette peinture et il fallait absolument que je la mette en avant ...Merci encore pour tous tes envois.Je t'embrasse bien amicalement,
Superbe œuvre d'art, pas uniquement à cause de la richesse des matièes utilisées, mais en raison de l'esthétique du travail lui-même. Je pense que je préfère sa version d'origine avec les perles.J'ignorais le détail du prince Philip; il y a toujours des choses intéresantes sur les bons blogs Bises de Tokyo qui aujourd'hui subit un typhon
Très intéressant, ce billet, Lizotchka, et très bien présenté.La magie des pierres précieuses.. mais des destins plus lourds à porter que le diadème, sans doute. J'aime assez l'idée des bijoux qui passent de l'une à l'autre quand ils sont donnés ou hérités, comme s'ils continuaient à porter l'éclat de celles qui les ont portés avant vous.
Je trouve toujours dommage que des "oeuvres" de la sorte quittent leurs propriétaires d'origine, mais en même temps c'est ce qui fait leur histoire.J'aime beaucoup le nouveau design de ton blog où je n'étais pas venue depuis un moment.Bisous.
Bonjour à vous,C'est en rentrant de vacances, et grâce au blog de Louvre-passion, que je découvre le vôtre. Sa catégorie "Histoire" m'intéresse au plus haut point.Et déjà, sans avoir rien lu, mais en en ayant feuilleté les différents titres, j'ai une question à vous poser : comptez-vous écrire sur les collections d'antiquités égyptiennes présentes en Russie ?Défaire les valises et procéder à quelques rangements va nous occuper, mon épouse et moi, en cette fin de semaine; mais, si vous le permettez, je compte bien revenir vous lire dans le courant des prochains jours, à tête reposée.Cordialement,Richard