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Умом Россию не понять,
Аршином общим не измерить:
У ней особенная стать -
В Россию можно только верить.

Nul mètre usuel ne la mesure,
Nulle raison ne la conçoit.
La Russie a une stature
Qui ne se livre qu'à la foi.

Fiodor Tiouttchev (1866)

 

 

Да, и такой, моя Россия,
Ты всех краев дороже мне.
А. Блок


Люби Россию, ибо она мать твоя, и ничто в мире не заменит тебе её.
Казачья заповедь

 


Праздники России


 
20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 00:01

 


Boris et Gleb ont envahi Paris. Ils sont vraiment partout et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre. Je suis allée visiter l'exposition "Sainte Russie. L'art russe des origines à Pierre le Grand" et je compte bien y retourner. J'ai revu avec émotion certaines pièces exposées, comme on retrouve de vieilles connaissances: les Portes d'or de la cathédrale de la Nativité-de-la-Vierge à Souzdal, que je vous avais montré sur ce blog (ici). Il n'y avait pas grand monde pour les admirer à Souzdal, mais au Louvre, quelle foule ! Les icônes de mon cher musée Russe de Saint-Pétersbourg, bien sûr, des anciennes à celles de Simon Ouchakov, celles du monastère Saint-Cyrille-du-lac-Blanc (souvenirs de merveilleuses croisières), quelques trésors de Novgorod, Moscou...

La plupart des objets ont été prêtés par des musées russes mais il y en a qui proviennent d'autres pays, de France notamment. De la BnF par exemple: le diplôme du roi Philippe Ier en faveur de l'abbaye Saint-Crépin de Soissons, le seul (?) document connu où on peut lire la souscription autographe de sa mère, Anne de Kiev, petite-fille de saint Vladimir et seconde épouse du roi de France Henri Ier. Anne de Kiev était aussi la nièce de Boris et Gleb: son père, Iaroslav, était le demi-frère des deux premiers saints martyrs russes. Du beau monde !
anne-de-kiev-2.jpg
La souscription autographe est en français "Anna reina", mais est tracée en caractères slavons-russes et est accompagnée d'une croix dessinée de la main de la reine.

Parmi les objets prêtés par d'autres pays que la Russie, ce portrait de Pierre le Grand, qui fait partie des collections de la reine Elizabeth II d'Angleterre et provient du palais de Kensington:
pierre-le-grand-copie-1.jpg
Le portrait a été peint du vivant de Pierre Ier, en 1698, par Gottfried Kneller. Pierre Ier, alors âgé de 26 ans et très attiré par la culture occidentale, séjourne à Londres au cours de son grand voyage de découverte de plusieurs pays européens (une grande première pour un tsar). De nombreuses copies de ce portrait ont été faites. L'Ermitage en possède une.


Les photos sont évidemment interdites à cette expositon temporaire (heureusement, sinon j'y serais encore). Les illustrations proviennent du mini-site, du catalogue et du site des fantastiques musées du Kremlin de Moscou (pour l'anecdote ces derniers sont dirigés par Eléna Gagarina, la fille de Youri Gagarine).


maquettesmolny-expo.jpgLa visite commence (question de place) par la fin de l'expo, avec la nouvelle Russie pétersbourgeoise, la Russie de Pierre le Grand et de ses successeurs. Pour accueillir les visiteurs: l'imposante maquette du couvent Smolny de Saint-Pétersbourg tel que l'avait projeté Rastrelli, l'architecte fétiche de l'impératrice Elisabeth. L'avènement de Catherine II, qui à l'inverse d'Elisabeth n'appréciait pas le baroque (ou qui était près de ses sous, au choix), a empêché la construction de l'énorme clocher. La maquette montre donc ce que devait être l'ensemble Smolny. Elle date de la période de construction, milieu du XVIIIe siècle, et a été réalisée à l'échelle 1/62. La maquette s'est révélée indispensable lors de la construction. Elle est démontable et se compose de 95 pièces distinctes. Ainsi, l'église s'ouvre pour laisser voir l'aménagement intérieur. Même chose pour les bâtiments d'habitation. Ce n'est pas la seule maquette à l'exposition, mais c'est la plus ancienne et assurément la plus impressionnante.


Rien ne remplace la visite d'un grand musée russe. Les plus grands trésors et chefs-d'oeuvre n'ont pas fait le déplacement au Louvre, ce qui n'empêche pas d'admirer des pièces de grande valeur. Pour une expo hors de Russie, il n'y a pas de quoi rougir, c'est franchement bien. Le thème n'est pas original, mais passons... Les lacunes des collections du Louvre concernant la Russie sont (provisoirement) comblées. Bon, avant le tsar réformateur Pierre le Grand, l'art était presque exclusivement religieux et on le voit bien à cette expo: des icônes (inévitables !), évangéliaires, psautiers, reliquaires, divers objets liturgiques... C'est la période choisie qui veut cela ! Ce n'est pas la période que je connais le mieux, je dois aussi l'avouer. J'ai longtemps vécu à Saint-Pétersbourg (ville fondée en 1703) et ma Russie commence avec Pierre le Grand, justement là où se termine l'expo au Louvre.

revetement-trinite-roublevSi la plus célèbre des icônes, la "Trinité" d'Andreï Roublev, est restée à la galerie Trétiakov de Moscou, on peut admirer son "oklad" (revêtement) précieux, l'oeuvre des meilleurs orfèvres du Kremlin. C'est de l'or, pas de l'argent doré ! Le revêtement (qui recouvrait la peinture à l'exception des visages, des mains et des pieds des anges) a été séparé de l'icône en 1918. Cette parure a été offerte par le tsar Boris Godounov à l'église de la Trinité du monastère de la Trinité-Saint-Serge pour l'icône de Roublev. Du parement datant d'Ivan le Terrible, subsistent encore les nimbes, les trois couronnes des anges... Au cou de l'ange du centre est suspendue une chaîne avec une "panaghia" (sorte d'encolpion, médaillon) d'or offerte par le tsarévitch Fédor, fils de Boris Godounov. La "panaghia" est enrichie de perles et de pierres précieuses et d'un camée byzantin de saphirine attribuable au Xe ou au XIe. L'oklad a été complété par le tsar Michel Romanov en 1626. Les trois colliers (цаты) attachés aux nimbes ont alors remplacé ceux offerts par Ivan le Terrible. Ce revêtement est donc lié à la fois à Ivan le Terrible, dernier grand représentant de la dynastie Riourik, à l'époque de transition de Boris Godounov et à Michel, le premier tsar de la dynastie Romanov. Diamants, émeraudes, rubis, saphirs, rubellites, spinelles, grenats, saphirines, quartz, chrysoprases...

A propos de ce type de revêtements, on voit souvent les traces laissées par les clous sur les icônes... Vénération, vénération... et "barbarie" envers la peinture !


diademe-kiev-or-expoCe n'est pas l'or qui manque à cette expo ! Ainsi ce magnifique diadème (XIIe s.) provenant d'un trésor découvert à Kiev au XIXe s, aujourd'hui conservé au musée Russe de Saint-Pétersbourg. Le thème traditionnel de la "Déisis" est représenté en émail cloisonné: le Christ au centre, entouré de la Vierge et de saint Jean-Baptiste intercédant pour le Salut de l'humanité, auxquels s'associent les archanges Michel et Gabriel, et les apôtres Pierre et Paul.
diademe-kiev-or-copie-1.jpg
Un buste féminin couronné dans les petits médaillons aux extrémités. Et si ce diadème était destiné à une princesse ?



barmesriazan2.jpg
Toujours dans l'orfèvrerie de la Rous' prémongole, ce collier de "barmes" de Riazan datant du XIIe-début XIIIe.
Les "barmes" sont de grands médaillons qui caractérisent les colliers princiers. La beauté des décors de filigranes est époustouflante ! Il fait partie d'un trésor retrouvé par des paysans en 1822. Initialement, le collier a été identifié comme l'insigne d'un grand-prince, mais de nos jours, l'hypothèse d'un collier destiné à une femme paraît plus probable (la présence sur les médaillons émaillés de deux saintes, Barbe et Irène, semble confirmer cette dernière hypothèse). Autre hypothèse: ce collier ornait une icône très vénérée.


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De l'or, toujours: un splendide calice moscovite du XVe s. avec une élégante coupe en pierre dure. Ce calice est un don du grand-prince Basile II au monastère de la Trinité-Saint-Serge (comme l'indique une des inscriptions sur le pied).
calice487-copie-1
Là aussi, les filigranes sont d'une extrême finesse.


panaghia2541.jpg.JPG
La panaghia en or (avec un camée de sardoine) réalisée en 1592 pour la naissance de Théodosie, la fille unique du tsar Fédor Ioannovitch et d'Irina Godounova. Cette naissance inespérée, après 12 années de mariage, devait être perçue comme un miracle. La panaghia est conservée au musée de l'Ermitage à Pétersbourg. Emeraudes, rubis, spinelles, béryl...


expo-louvre.JPG

Une paire de patènes au décor niellé offertes en 1598 par la tsarine Irina Godounova à la cathédrale Saint-Michel du Kremlin de Moscou, en mémoire de son mari, le tsar Fédor, fils d'Ivan le Terrible et dernier monarque de la dynastie Riourik. Saphirs, tourmalines, émeraudes...


encensoir-expo-louvre.jpg

L'encensoir en forme d'église à coupole, offert par le tsar Michel Ier Romanov au monastère de la Trinité-Saint-Serge en 1616. Saphirs, tourmalines, émeraudes...


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La panaghia du patriarche Nikon, avec un camée en onyx gris-vert clair (très usé). Néphrite, diamants, rubis, saphirs, émeraudes...
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Cette panaghia, probablement d'origine ottomane, est reconnaissable sur le grand portrait réalisé du vivant de Nikon, vers 1660-1665.
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Ce portrait est aussi un des premiers véritables portraits de l'histoire russe, voire le premier.
 
patriarchenikon2-copie-1.jpg
Etonnante oeuvre si on tient compte de la date. Elle n'est quand même pas d'un peintre russe. On doit plutôt ce portrait à un peintre hollandais venu travailler en Russie. Il a été réalisé au moment où Nikon s'était retiré au monastère de la Nouvelle-Jérusalem (près de Moscou) qu'il avait fondé quelques années plus tôt.



A suivre...



En parlant de musées, j'ai bien rigolé aujourd'hui. Je suis allée sur le site de la filiale de l'Ermitage à Amsterdam en prévision de mes prochaines vacances en Hollande. Et je tombe sur ça:
marquet.jpg


Je vous ai déjà montré ce tableau en parlant de Menton (c'est évidemment le port de Menton, et pas de Hambourg !). Bon, il faut qu'ils se relisent un peu à Amsterdam, ça fait pas sérieux !




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